FOOT- CONCACAF : LE CALVAIRE D’HAÏTI DANS L’ARBITRAGE SE POURSUIT
Haïti est l’une des Nations les plus victimes des choix faits par la CONCACAF en ce qui concerne l’arbitrage lors de sa participation à différents niveaux dans des compétitions organisées dans la zone. Les récents coups de sifflet de l’arbitre Qatari Abdulrahman Ibrahim Al-Jassim à l’occasion du match des demi-finales entre Haïti et le Mexique (Gold Cup 2019) ainsi que ceux du Salvadorien Ivan Arcides Barton lors du duel des 8èmes de finale du championnat U20 masculin (Haïti-Jamaïque) sont parmi les peines infligées aux sélections haïtiennes.
La sélection haïtienne masculine sénior de football était sur le point de créer l’exploit lors de sa participation à la Gold Cup de 2019. Ayant à leur tête le technicien français Français d’origine Martiniquaise, Marc Collat, les Grenadiers enchaînaient à l’époque de bonnes prestations, l’une plus intéressante que l’autre à chaque phase de la compétition.
Pour preuve, en phase de groupes, les Haïtiens avaient réalisé un parcours sans faute, soit un 9 sur 9 pour terminer leader de leur groupe.À ce stade stade de la compétition, ils battaient d’entrée les Bermudes. Menés au score un but à zéro (1-0) à la pause, il a fallu deux buts du longiligne attaquant , Frantzdy Pierrot pour inverser la tendance et offrir la victoire (1-2) aux siens malgré la sortie sur blessure du capitaine Jérôme Méchack.
Pour sa deuxième sortie, l’équipe haïtienne avait puni (2-0) le Nicaragua pour valider son billet pour les quarts de finale même avant d’affronter le Costa Rica de Bryan Ruiz. Cette fois-ci, Steven Saba ainsi que Rosas (contre son camp) suite à une frappe de Derrick Étienne, scellaient la victoire du Onze National.
Opposée au Costa Rica lors de la 3ème et dernière journée de la phase de groupes, la bande à Marc Collat avait gagné (1-2). Duckens Nazon et Djimmy Ben-Alexis ont été les bourreaux des Ticos.
Finie la phase de groupes, place aux quarts de finales où Haïti et le Canada s’y affrontaient pour une place en demi-finale. Lors de ce duel, l’équipe haïtienne a encaissé deux buts en première période signés du jeune attaquant haïtianl-Canadien Jonathan David et Ivan Cavalini. En seconde partie, le Dieu du foot était haïtien.
Partis en guerre contre les Canadiens, les Haïtiens avaient réduit l’écart par Duckens Nazon avant qu’Hervé Bazile n’inscrive celui du (2-2) pour faire douter les Rouge et Blanc. Auteurs d’une “REMONTADA SPECTACULAIRE”, les Grenadiers avaient sacrifié leurs adversaires grâce à Wilde Donald Guerrier, bien servi par Nazon et s’étaient qualifiés pour les demi-finales.
Avec le vent en poupe, Haïti a échangé crampons avec le Mexique le 2 juillet 2022, l’une des plus grandes Nations du Football dans la CONCACAF. Malgré leur statut de favori, les Mexicains avaient du mal à s’en sortir. Au terme du temps réglementaire, les deux formations s’étaient quittées sur un score nul vierge et données rendez-vous dans les prolongations.
Ici, la vedette des 30 dernières minutes de départage s’appelle Abdul Rahman Ibrahim Al -Jassim, le fameux arbitre Qatari qui, à la 93ème minute de jeu, a sifflé un pénalty généreux en faveur des Mexicains. Hervé Bazille avait été identifié par l’Asiatique comme étant le fautif. Sans trembler, Raùl Jímenez, ancien attaquant de l’Atletico Madrid de l’Espagne a pris à contre pied le dernier rampart haïtien, Johny Placide. Le monde du football a crié au scandale après le coup de sifflet sacrificateur d’Al-Jassim. Même L’ESPN DEPORTES par l’organe d’un ancien arbitre mexicain converti en commentateur sportif en parlait.
Pourtant, le Qatari n’était pas à son premier coup d’essai. Abdul Rahman Ibrahim Al -Jassim est arbitre international de la FIFA depuis 2013. Il a officié lors du mondial U20 de la FIFA en 2017, également arbitre assistant vidéo lors du mondial Russie 2018. Ce dernier a participé à la Coupe d’Or 2019 dans le cadre d’un programme d’échange d’arbitre entre la CONCACAF et l’AFC. Au delà de ses expériences au plus haut niveau, il a brisé le rêve de toute une nation et a foulé aux pieds les efforts d’un groupe de professionnels militant pour atteindre leur objectif.
Le coup de maître scandaleux d’Al-Jassim n’était pas la dernière goutte d’eau qui a fait renverser le vase.
Pareil cas avait déjà été répété avec un pénalty imaginaire inventé contre Haïti face au Salvador, lors de la Gold Cup 2013. Score final (1-0) acec un but signé de Rodolpho Zelaya face à Frantzy Montrevil. Or, celui d’Haïti, clair et net, a été ignoré. Une décision arbitral qui a poussé la fédération haïtienne de football à écrire à Jeffrey Webb, président de la CONCACAF à l’époque.
À travers sa correspondance, la FHF avait aussi signalé d’autres cas flagrants , notamment en novembre 2011 face à Antigua, lors du match des éliminatoires du mondial Brésil 2014, ajoutés aux erreurs d’arbitrage lors des éliminatoires U20 en février de la même année face aux États-Unis.
La prestation mitigée offerte le dimanche 26 juin 2022 par l’arbitre Salvadorien, Ivan Arcides Barton lors de la rencontre des 8èmes de finale opposant Haïti à la Jamaïque en est la dernière peine en date.Les deux équipes s’affrontaient dans le cadre du tournoi de la CONCACAF, servant d’éliminatoires du mondial Océanie 2023 et les J.O Paris 2024.
Sensible au sifflet, il a collé deux cartons rouges aux dos de Fernando Cicéron et Duckens Sanchez Pierre, réduisant les Grenadiers à 9 contre 11.Pour être franc, celui du Capitaine Cicéron était irréprochable. Par ailleurs, le second paraissait comme un châtiment. Dès lors, la messe était dite. Comme l’Arbitre Qatari, Ivan Arcides Barton n’est pas novice dans l’arbitrage.
Âgé de 31 ans, il évolue à l’échelle internationale pour la FIFA depuis 2018 et est présenté comme l’un des tout meilleurs arbitres du championnat de Première Division Salvadorienne. En plus d’être arbitre, il est professeur de chimie à l’université de Salvador.
Mais tout porterait à croire que son arbitrage maison devrait favoriser son pays, engagé dans la compétition, qui en cas de qualification, jouerait le vainqueur du match Haïti- Jamaïque.
La question qu’on se pose: comment se fait-il que la CONCACAF choisisse un arbitre venant d’un pays où ses compatriotes sont en attente du résultat final de la rencontre qu’il dirige? Haïti, pourquoi est-elle toujours la victime mais jamais la bénéficiaire dans ces cas de figure?
Aux dirigeants et la presse sportive haïtienne de crier Ô scandale car c’en est trop!
Célou FLÉCHER / FOOTKOLE